S’envoler
« Malgré les difficultés que le ballon de grand volume offre au navigateur aérien, c’est au ballon qu’il faut recourir. […] Les appareils plus lourds que l’air sont peut-être les systèmes de l’avenir, mais les aérostats allongés munis de propulseurs sont assurément les véhicules aériens du présent. »
Tissandier, Gaston, Histoire de mes ascensions, p. XXIII
Depuis le XVIIIe siècle, l’aéronautique fascine. Après les premiers vols habités et non reliés au sol de Pilâtre de Rozier ou des frères Montgolfier,
les améliorations des machines volantes passionnent les scientifiques autant que le public.
Reliure illustrée de La navigation aérienne : histoire documentaire et anecdotique, Joseph Louis Lecornu, 1903.
Le premier aérostat dirigeable électrique en 1883 et une vue de sa nacelle, dans Histoire de mes ascensions, Gaston Tissandier, 1890.
Expérience du ballon dirigeable de M. Santos-Dumont (19 septembre 1900). @ Institut Lumière
Le premier ballon dirigeable est expérimenté par Giffard dès 1852 : il s’agit alors d’un grand ballon allongé mû par un moteur à vapeur, que l’on peut diriger à l’aide d’un gouvernail.
Gaston Tissandier, grand admirateur de Giffard, contribue plus tard à la création du premier aérostat dirigeable électrique, en 1883.
Le célèbre photographe Nadar, passionné d’aérostation, s’empare de ces nouvelles possibilités pour élargir les horizons de la photographie. En octobre 1858, il dépose un brevet d’invention pour un « système de photographie aérostatique ».
Son ballon, « Le Géant », est exposé sur le Champ-de-Mars pendant les préparatifs de sa seconde ascension.
Le public se passionne pour ces machines, qu’il a l’opportunité de contempler grâce à de nombreuses expositions et dans lesquelles il peut même monter.
Les Expositions universelles sont de bonnes occasions de les présenter : lors de celle de 1867 à Paris, Henri Giffard est le premier à organiser des ascensions en ballon captif dans lequel une vingtaine de personnes s’élevaient à un peu plus de trois cents mètres.