Exposer la science
« La nuit, des phares balayent le Champ de Mars, le Château d’eau ruisselle de couleurs cyclamen ; ce ne sont que des retombées vertes, jets d’orchidée, nénuphars de flammes, orchestration du feu liquide, débauche de volts et d’ampères. La Seine est violette, gorge-de-pigeon, sang-de-bœuf. L’électricité, on l’accumule, on la condense, on la transforme, on la met en bouteilles, on la tend en fils, on la met en bobines, puis on la décharge dans l’eau, on l’émancipe sur les toits, on la déchaîne dans les arbres ; c’est le fléau, c’est la religion de 1900 ».
Morand, Paul, 1900, 1931, p. 76-77
Photographie de l’intérieur du Palais de l'Industrie pendant l'Exposition universelle de 1855 à Paris, [1855].
Galerie des machines au Palais de l’Industrie lors de l’Exposition universelle de Paris en 1855, Max Berthelin, 1855.
À l’occasion des expositions nationales, industrielles ou internationales qui ont lieu à Paris de 1855 à 1900, le public découvre avec émerveillement les progrès industriels et techniques.
Déjà évoquées lors de l’exposition de 1855, les applications des sciences à l’industrie sont à l’honneur pour celle de 1879.
Lors de l’exposition universelle de 1889, la Tour Eiffel, qui vient d’être inaugurée, fascine les curieux.
Mais c’est l’exposition de 1900 qui est la plus importante avec ses 50,8 millions de visiteurs.
L’usage nocturne de l’électricité utilisé dans une grande partie de l’exposition, la création du palais de l’Électricité et du Palais des illusions,
composé d’une grande salle hexagonale à parois réfléchissantes, font de Paris un espace magique, digne de son titre de « ville lumière ».
Le Château d'eau vu de la Tour Eiffel (15 avril - 12 novembre 1900). @ Institut Lumière
Lunette optique, dans Exposition universelle internationale de 1900 à Paris, Alfred Picard, 1902-1903.
La grande lunette d’astronomie est le clou de l’exposition mais d’autres attractions encore plus ingénieuses attirent le public. Elles sont basées sur le principe des panoramas : cinéorama, stéréorama et maréorama ou diorama.
Dans le cas du maréorama, le spectateur se trouve au centre d’un écran circulaire sur lequel dix projecteurs diffusent des images, de sorte que les visiteurs, assis sur le pont d’un bateau, ont l’impression d’effectuer une croisière en Méditerranée.
Une des autres attractions est le magnifique globe céleste, sphère bleue et or de 45 mètres de diamètre.
Les visiteurs peuvent pénétrer à l’intérieur où ils contemplent une voûte céleste depuis un restaurant.