De fait, cet intérêt pour la cartographie de l’océan Indien n’est pas le propre de l’Europe et se manifeste, à la même époque, dans d’autres cultures, sous des formes variées. Dans la tradition arabo-persane, le modèle de mappemondes schématiques très stylisées est toujours apprécié au-delà du XVI
e siècle. En Corée, les traditions cartographiques asiatiques, associées à des informations arabes et persanes sur l’océan Indien, sont condensées dans une imposante carte du monde, connue sous le nom de
Kangnido. En Chine, un livre en plusieurs volumes imprimé au début du XVII
e siècle, le Wu Bei Zhi, contient dans ses pages des copies de croquis, simples mais efficaces, figurant des itinéraires maritimes dans l’océan Indien ; leur contenu peut être mis en rapport avec les célèbres navigations de Zheng He, qui datent du XV
e siècle.
En Occident, en dehors de l’
Atlas catalan, peu de cartes portulans représentent l’océan Indien avant le XVI
e siècle. Même dans l’atlas dit « Médicis », conservé à Florence, où certaines cartes marines peuvent être datées de la fin du XVI
e siècle, l’image de l’Afrique pointant vers le sud et entourée par l’Océan est probablement due à des retouches tardives.