Diffusion de la science

Une œuvre commune

« La bibliothèque de Blebenheim, qui compte déjà plus de 700 volumes, a son armoire installée dans un corridor de la maison d’école […]. Pendant qu’on faisait l’armoire, les premiers livres sont restés alignés sur une planche, où les premiers lecteurs sont venus les chercher ».

Macé, Jean, Conseils pour l’établissement des bibliothèques communales, 1864, p. 2

Monument pour Jean-Henri Fabre
à Avignon, vers 1914.

Portrait de l'abbé Moigno, Auguste Bertsch, vers 1855.

Portrait d'Arthur Mangin, atelier Nadar, 1900.

Qui sont ces "vulgarisateurs" aux profils très différents ? Beaucoup sont scientifiques de formation, entomologistes comme Jean-Henri Fabre, mathématiciens comme Edouard Lucas ou l’abbé Moigno

(rédacteur de la revue Cosmos dans laquelle il traduit des articles étrangers pour vulgariser les travaux de chercheurs), ou encore chimistes comme Arthur Mangin avant de devenir journalistes ou directeurs de publication.

Portrait de Wilfrid de Fonvielle, Charles Reutlinger, 1880.

Portrait d'Emile Desbeaux, atelier Nadar, [1894-1895].

Portrait de Victor Meunier, Nadar, vers 1850.

D'autres viennent directement du journalisme tel Wilfrid de Fonvielle, ou de la littérature comme Emile Desbeaux. La plupart partagent des idées républicaines de démocratisation du savoir, le plus engagé étant sans doute Victor Meunier.

La vulgarisation est aussi l’œuvre d’associations, elles aussi largement portées par un projet républicain, comme les associations polytechnique ou philotechnique, ou des associations plus locales. Elles se donnent pour but de proposer des cours, organiser des conférences ou fonder des bibliothèques.

Affiche de conférences publiques organisées par
l'association philotechnique, vers 1870.

Catalogue de la bibliothèque populaire des amis de l'instruction du XIIe arrondissement, 1885.

La salle Colbert dans Voyage d'un livre à travers la Bibliothèque nationale,
Henri Béraldi, 1893

Les bibliothèques publiques et populaires ont en effet un grand rôle dans la diffusion de cette vulgarisation et on trouve dans leurs catalogues de plus en plus d'ouvrages du genre. La Bibliothèque nationale n’est pas en reste :

en 1868, une salle de lecture publique est ouverte à tous dès 16 ans, tous les jours même le dimanche. Elle est fréquentée en particulier par un public d'ouvriers et d'employés qui ne peut venir à la bibliothèque en semaine.

À l’intérieur d’une des nouvelles bibliothèques populaires, dans Le Journal illustré, 2 juillet 1876.

Des vulgarisateurs engagés

Sans détrôner la littérature ou l’histoire, les sciences figurent en bonne place parmi les ouvrages demandés plusieurs fois par jour,

qu’il s’agisse de manuels techniques visant à approfondir des connaissances professionnelles ou de livres de vulgarisateurs célèbres comme Figuier.

Affiche pour le Magasin Pittoresque, 1842.

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Portrait d’Édouard Charton, Truchelut & Valkman, 1883.