Un nouveau monde d'images
par Jean-Marie Baldner et Didier Mendibil
En 1942, la Société de géographie a
déposé à la Bibliothèque Nationale un trésor
de 145 000 photographies de toutes natures et de toutes origines.
Autant que le souvenir des activités des membres et des invités
de la Société de géographie cette collection est également
un témoignage concret sur l’évolution de la technique
et des usages photographiques.
C’est en 1839 que l’intérêt du physicien François
Arago pour le procédé photographique a conduit l’État
français à faire l’acquisition de cette
invention
de Niepce pour en faire don au monde.
Dès 1850 la photographie entre dans la vie quotidienne, à commencer
par celle des explorateurs qui font rapidement accompagner, voire remplacer,
leurs adjoints dessinateurs par des techniciens de la photographie.
Les collections photographiques
L’originalité du fonds photographique de
la Société de géographie réside principalement
dans son ampleur et dans sa diversité. Diversité de l’origine
et des circonstances des dons, diversité des techniques et des
supports photographiques, diversité des thèmes et des
lieux représentés autant que diversité des périodes
de référence et de destination première des documents
archivés.
Si 80 % de la collection photographique se compose de clichés
antérieurs à 1914, des dons, quelques legs l'augmentent
encore entre les deux guerres, mais moins de 3 % des documents sont
postérieurs à 1945.
L'ensemble représente près de 90 000 clichés
sur papier, assortis de plusieurs centaines de cartes postales, aquarelles,
dessins, gravures même où l'Europe prédomine (plus
de 35 000 photos), suivie de l'Afrique (près de 18 000)
puis de l'Asie (plus de 12 000) et de l'Amérique (environ
10 000). L'Océanie, avec près de 7 000 clichés,
tient également
sa place.
Cette diversité, cette profusion, pose question
pour la recherche scientifique contemporaine, notamment en sciences humaines.
Car comment avoir une vue générale et synthétique
sur un tel ensemble d’images élaborées, rassemblées,
regroupées dans des conditions aussi diverses ? Surtout,
comment les interpréter si l’on ne dispose pas d’informations
précises sur le contexte des prises de vue ? Faut-il renoncer à exploiter
l’incroyable potentiel de comparaison d’images que constitue
pourtant un tel fonds d’images ? Ne peut-on trouver
des méthodes de travail pour le faire ?
Dans d’autres archives photographiques telles que les Archives
de la Planète déposées au Musée Albert
Kahn de Boulogne-Billancourt, la difficulté d'interprétation
est moindre : on a affaire à des collectes photographiques systématisées
par la volonté d’un mécène (Albert Kahn), organisées
par l’expertise d’un directeur scientifique (le géographe
Jean Brunhes) et la formation spécifique d’opérateurs
préparés à cette tâche, le tout étant réalisé
sur quelques années en suivant un schéma pré-établi.
L’objectif de la photographie scientifique –et l'on peut considérer
qu'une grande partie des photographie de la collection de la Société de
géographie sont nées de cette ambition– est de témoigner,
d’inventorier et d’attester, de constituer une archive indexée à partir
d’un double protocole scientifique (plusieurs sciences et métiers
peuvent être conviés : la géographie et l’histoire,
la géologie et la géomorphologie, l’anthropologie et
l’ethnologie, le génie civil…) et visuel. Le photographe,
comme membre d’une expédition ou comme opérateur spécifique,
peut choisir l’exemplarité d’un relief, d’un personnage,
d’une coutume, etc. ou tenter l’exhaustivité pour rendre
compte d’un type de paysage, de population, de société,
d’aménagement ou d’exploitation.
ACTIVITÉPour ressentir la difficulté d'interprétation
et s’y confronter directement comme le ferait un chercheur, rien de tel
que d’aller sur Gallica pour consulter les petits albums (moins de 40
photographies) indiqués ci-dessous. On peut essayer d’abord de
les décrire sommairement pour tenter de les caractériser à l’aide
de quelques mots clés. Au besoin, après une première consultation
empirique, on travaillera à plusieurs pour constituer une grille commune
permettant de relever et de quantifier les thèmes représentés
dans les différentes séries analysées. On le fera dans
le but de commencer à voir si, d’un pays à l’autre
ou d’une mission à une autre, la comparaison ne fait pas apparaître
certaines répétitions, certains intérêts particuliers,
certains oublis, certains thèmes, certains cadrages, etc. Le but
est de prendre connaissance d’un certain regard et de comprendre, par
des comparaisons, ce qu’il visait.
albums à consulter
Mission
du commandant Roudaire au Maghreb (1878-1879 ) ;
Collection
Bonaparte, Égypte (1887) ;
Mission
Galliéni au Sénégal et au Soudan (1886-1887).
Et puis, en adoptant un tout autre point de vue, chacun peut se demander comment
il organiserait son propre album photographique : sur quel thème le
ferait-il, en quels lieux, dans quels pays, pour y représenter
quoi et de quelle manière ?
Un procédé technique à adapter
Le succès rencontré par l’invention photographique
et sa rapide diffusion dans la vie quotidienne du XIX
e siècle
ne doivent pas masquer que sa mise en œuvre effective n’était
pas chose facile lorsqu’elle devait se faire à l’extérieur
et, a fortiori, en milieu difficile. La lourdeur et la fragilité du
matériel de prise de vue s’ajoutant à la complexité du
développement et de la fixation chimique des images, il fallait
s’assurer de l’aide d’un opérateur spécialisé et
du transport efficace de ses produits, pour garantir la maîtrise
de l’ensemble du processus. Le
dessin
de Jahandier donne une idée du matériel qu’il fallait
transporter sur le terrain en 1874 et la photographie ci-contre, prise
dans le Nevada par Timothy O’Sullivan en 1868, témoigne du
fait qu’il avait converti en chambre noire une vieille ambulance
de guerre tirée par des mules : il pouvait y développer
ses négatifs
avant que les produits chimiques ne s’évaporent dans l’atmosphère
aride de l’ouest américain. En montagne la photographie devenait
très "sportive". Ainsi, Auguste Rosalie Bisson, pour prendre
trois clichés du sommet du Mont Blanc en 1861, utilisa-t-il 25 porteurs
pour y monter les chambres noires, les plaques et le collodion nécessaires.
ACTIVITÉ
À travers les textes ci-dessous de Maxime Du Camp, Gustave Le
Gray et Désiré Charnay, montrez comment évolue
la technique photographique et les conséquences que cela entraîne sur
les expéditions.
Recherchez les définitions précises des procédés
utilisés dans dans une encyclopédie ou un dictionnaire.
Maxime Du Camp utilise le procédé négatif-positif papier
dit calotype avec un tirage sur papier salé mis au point par William
Henry Fox Talbot et développé en France par
Gustave
Le Gray (1820-1884).
Trente ans plus tard, il raconte les conditions de prise de vue.
À partir de 1851, Le Gray utilise le papier ciré pour
améliorer la netteté et la délicatesse des tons. Dans
le
Traité pratique
de photographie sur papier et sur verre,
il compare les avantages du négatif papier et du négatif sur
verre. Il donne toutes les précisions pour la préparation des
négatifs et montre l’intérêt que l’on consacrait,
dans les milieux professionnels, à l’amélioration de
cette technologie.
Dans les années 1850, nombre de photographes utilisent le procédé au
collodion humide mis au point principalement par Frederick Scott Archer.
La plaque de verre humide doit être préparée, utilisée
et développée immédiatement. Le procédé réduit
le temps d'exposition mais nécessite l'emploi de chambres noires portatives
pour les prises de vue en extérieur. Le positif est réalisé sur
verre au collodion ou sur papier. Blanquart-Évrard utilise en 1850
l'albumine comme liant des sels d'argent pour le positif papier. Dans
Un
voyage au Yucatan (p.346), Désiré Charnay raconte
ses préparatifs.
documents à consulter
Maxime Du Camp,
Souvenirs littéraires..., 1882-1883.
Gustave
Le Gray,
Traité pratique
de photographie sur papier..., 1850.
Désiré Charnay,
Un voyage au Yucatan, 1862.
Dans les années 1870, divers procédés
conduisent à la mise au point et à la commercialisation
de plaques de verre sèches utilisés avec des appareils
comme le scénographe du Dr Candèze, remplacées à partir
de 1883 par le celluloïd.
De fait, l’évolution technologique de la photographie fut
rapide et l’on vit la fin du XIX
e siècle
expérimenter plusieurs
procédés différents dont le
tableau
suivant résume la diversité et la chronologie.
Seule la vision directe des originaux permet de percevoir l’effet
réel et le rendu des différentes techniques photographiques
utilisées. On peut tenter d’en donner un aperçu en
reproduisant ici des images obtenues selon différents procédés
en espérant que certains regards très exercés puissent
y repérer des différences peu visibles.
ACTIVITÉ
Il s'agit de monter que la photographie est d'abord une technique et que
celle-ci n'est pas neutre dans le résultat recherché et obtenu.
Imaginez la réponse et les détails techniques qu’il
faudrait retourner à Gustave Le Gray pour lui expliquer l’intérêt
des photographies numériques pour les voyageurs du XXI
e siècle.
Ensuite, en s’appuyant sur les exemples donnés précédemment,
on peut essayer de retrouver la technique utilisée pour obtenir chacune
des vues de la deuxième série d’images proposée
ci-dessous.
Pour explorer le monde et le photographier de façon efficace,
il fallait, dans certaines circonstances, mettre au point des protocoles
de prise de vue compliqués. La technologie du stéréoscope,
assez tôt mise au point, permit de rendre compte du relief de façon
suggestive. Le respect de la topographie, cher aux géologues,
aux cartographes et aux géographes, ou le rendu fidèle
du relief des façades architecturales, cher aux historiens et
archéologues, nécessitaient plus de précautions
dont
un texte
de Gustave Le Bon donne une idée précise.
Quant aux photographies panoramiques de paysages, elles furent très
tôt l’objet de toutes les attentions et virtuosités
techniques !
En 1866, l’académicien Charles Sainte-Claire Deville décrit à l’Académie
des Sciences
la méthode utilisée par Aimé Civiale pour prendre des photographies panoramiques dans les Alpes.
Le géographe, peintre et cartographe Franz Schrader se rendit
célèbre, entre autres, par sa recherche d’une technique
permettant de procéder à des levers topographiques précis à partir
du sommet des montagnes. Hélène Saule-Sorbé et l’université de
Pau en ont conservé le souvenir.
Site
consacré à Franz Schrader par l’Université de
Pau
Exemple de
carte orographique panoramique de Schrader
très bel
"hyper-paysage" panoramique
contemporain
ACTIVITÉIl s'agit de comprendre
et d'expérimenter la notion de panoramique.
Avec un trépied photographique et un appareil numérique,
il est facile de tenter la reconstitution d’un panorama à partir
d’un point élevé (une fenêtre ouverte peut suffire)
et de comprendre pourquoi Aimé Civiale avait besoin de 14 poses juxtaposées
sur les sommets des Alpes. Comparez ce travail à celui qui peut être
obtenu avec des objectifs de type "panoramique" contemporains.
Puis, une rapide recherche sur Internet à propos du concept d’"hyperpaysage" montrera
la continuité de l’intérêt porté aux larges
panoramas.
sites à consulter
hyperpaysage
du site minier de Raismes, dans le Nord
hyperpaysage
du site de Lille-Moulins
Qu'est-ce
qu'un hyperpaysage ?
La dernière décennie du XIXe siècle
et la première du siècle suivant ont apporté deux
grandes libérations à la technique photographique. Le remplacement
des plaques de verre par des pellicules souples, le rouleau de film celluloïd
transparent en 1889 et le support papier qui permet de charger le film
en pleine lumière en 1895. L'amélioration d’appareils
comme le Kodak de George Eastman en 1888, vinrent alléger considérablement
le fardeau des opérateurs photographes et faciliter des prises
de vues plus discrètes in situ. Cette simplification
autorisa les explorateurs et les géographes à photographier
personnellement leur terrain en noir et blanc. À partir de 1904,
la fixation des couleurs sur des plaques de verre autochromes permit
de prendre directement sur le terrain, et sans autre intermédiaire,
les épreuves qui seraient ensuite projetées en salle de
conférence, à Paris.
Si bien qu’à partir de 1875, la photographie devient notamment l’un
des instruments privilégiés par la Société de
géographie pour diffuser les informations dont elle dispose au public
parisien qui se presse pour assister à ses conférences illustrées
de projections d’images.
Du terrain à la conférence
Après une période où elle était encore en concurrence
avec les récits illustrés de gravures, l’image photographique
prise sur le terrain puis projetée en conférence est progressivement
devenue la forme pédagogique privilégiée pour la diffusion
des connaissances géographiques en direction d’un public friand
de spectacles visuels. Le fait d’avoir à rendre compte, au
moyen d’un document visuel qui en témoigne, de la présence
personnelle effective de l’explorateur ou du spécialiste sur
le terrain qu’il étudie, le conduit nécessairement à apporter
beaucoup de soin au choix des points de vue, des perspectives et des cadrages
qu’il adopte pour faire ses photographies car, la topographie et
la technique ne l’autorisant pas toujours, il n’est pas possible
de les multiplier. Ainsi se définit progressivement, en particulier
chez les géologues et les géographes, une sensibilité à la
pertinence des points de prise de vue qui s’apparente à un
savoir regarder. Cette compétence, qui s’appuie d’abord
sur les exigences de la science, ne tarde pas à prendre en compte
celles de sa vulgarisation car elles sont étroitement dépendantes
au moment de la projection des images.
Bien conscients de ce problème,
les dirigeants de la Société de géographie ont très
tôt formulé des conseils pour les prises de vue à l’instar
de ceux qu’ils formulaient également pour les autres formes
de collecte des informations scientifiques ou pratiques. Au-delà des
recommandations d’usage sur l’horaire et l’orientation
des prises de vue, par rapport à la position du soleil, sur l’horizontalité de
l’axe optique et sur la nécessité d’indiquer
l’échelle de ce qui est vu par quelque repère, c’est
parfois un véritable programme de recherche qui est parfois énoncé avec
précision. Ainsi, Jomard, égyptologue distingué, a-t-il
participé en 1850 à la rédaction de ces instructions
transmises à Maxime Du Camp :
"Il sera bon de prendre, du haut de la grande pyramide et à une heure
convenable, l’aspect des parties du désert voisines de ce monument,
afin de connaître la position des vallées et des vallons qui se
dirigent vers le bassin du Nil." (plus loin, à propos des cataractes) "Il
sera intéressant de rechercher les marques numériques ou autres
qui auraient été gravées à toute époque, pour
indiquer le niveau de l’inondation."
La multiplication des images prises sur le terrain, sous certaines conditions,
et la réunion régulière d’un public venant assister à des
projections commentées d’images en un lieu techniquement préparé à cet
effet ont permis la définition progressive d’un nouveau "genre académique" associant
la compétence scientifique à l’éloquence oratoire
et la pertinence des illustrations à l’expressivité contrôlée
des images.
ACTIVITÉ
Il s'agit de montrer que les photographies ont d'abord une
fonction cognitive et illustrative et que cela oriente la prise de vue et
le choix des épreuves retenues.
Pour se placer dans la position d’un conférencier qui commente
des images et préciser son double rôle d’expert-témoin
et d’orateur-animateur, on peut proposer à plusieurs personnes, à partir
d’un même ensemble de quatre ou cinq images accompagnées
de leurs légendes, d’en tirer une brève conférence
ou bien un court diaporama avec des commentaires rédigés.
images à consulter : Désiré Charnay
images à consulter : Jean
Chaffanjon
images à consulter : Edmond
Payen
Le résultat pourra être comparé aux sources
historiques de la Société de géographie
:
Désiré Charnay
(aller page 193)
Jean
Chaffanjon (aller page 337 )
Paul
Juillerat, "
Les
Fuegiens du Jardin d'Acclimatation" à comparer
avec les photographies de Jean-Louis Doze et Edmond
Payen.
La restitution de la couleur
Le désir d’obtenir des images à la
fois réalistes et expressives stimule la recherche (c’était
même devenu une véritable compétition dans les milieux
professionnels de la photographie) de procédés permettant
la restitution des couleurs sur les photographies.
La diffusion des photographies dans les livres s’est tout de suite
heurtée au fait qu’il était impossible de les imprimer
en grandes séries. Si bien qu’entre la date de l’invention
du procédé photographique et le moment où il est
devenu possible d’imprimer des photographies dans les livres pour
un coût raisonnable, il s’est écoulé presque
un demi-siècle. Il fallait donc, en attendant, transposer les
photographies sur des plaques de métal en vue de leur impression
ultérieure et, pour cela, il était nécessaire
d’utiliser les services d’un dessinateur puis ceux d’un
graveur. Ce n’était pas une simple affaire de coordination
technique car cette chaîne d’élaboration de l’iconographie
mettait en contact des traditions graphiques et esthétiques différentes
en même temps que des procédés techniques qui allaient
vite se révéler concurrents sur le marché de l’emploi.
Les graveurs et les dessinateurs se sentaient menacés par les
progrès de la photographie d’où leur tentation de
se considérer plutôt comme des artistes et de dénier
cette possibilité aux photographes.
Des publications aussi bien illustrées que la revue
Le Tour
du Monde ou bien la
Nouvelle Géographie Universelle d’Élisée
Reclus montrent le niveau de virtuosité réaliste atteint
par des couples de dessinateurs et de graveurs spécialisés
habitués à reproduire avec minutie quantité de photographies.
On doit citer les signatures de ceux qui étaient en relation permanente
avec les activités de la Société de
géographie
: Neuville, Taylor, Hildibrand, Clerget,
et
Riou dont
Gallica a conservé des illustrations de l’Amérique
latine, tout comme celles de
François-Auguste
Biard (voir la table des gravures, p. 675).
ACTIVITÉÀ propos du noir
et blanc : que peut signifier, à l'époque et aujourd'hui, un
monde vu en noir et blanc ? Quel est le statut actuel des photographies en
noir et blanc, des photographies en couleur ? La question peut être
accompagnée d'une comparaison des photographies noir et blanc et des
photographies coloriées de l'exposition.
Imaginer les couleurs des photographies ci-dessus. Sur une reproduction, à l'aquarelle
ou au pastel, ou sur écran avec un logiciel de traitement de l'image, colorier
une photographie. Rédiger un texte pour justifier les couleurs employées et
expliquer ce qu'apporte la couleur.
Imprimer l'une des photographies en noir et blanc, en essayant
de préserver au mieux la qualité de l'image. Comparer la photographie
coloriée et la reproduction noir et blanc. Est-ce que le passage
au noir et blanc change l'image ? Justifier ?
Pour étayer cette réflexion, on pourra s'appuyer sur quelques
artistes contemporains, notamment ceux qui ont promu la couleur dans la photographie
plasticienne, par exemple :
Stephen Shore
Joel
Sternfeld
William
Eggleston
Joel
Meyerowitz